Description
Les modifications de chaussures consistent à adapter des éléments orthopédiques incorporés permettant d’obtenir des effets thérapeutiques ou d’améliorer la statique et/ou la marche.
Elles permettent également dans certains cas d’éviter l’acquisition de chaussures orthopédiques plus coûteuses.
Les modifications de chaussures peuvent être réalisées sur pratiquement tous les types de chaussures, qu’elles soient du commerce ou orthopédiques. Il est préférable tout de même que le patient contacte le bottier-orthopédiste avant de faire l’achat d’une nouvelle paire, afin de s’assurer que celle-ci répond bien aux impératifs techniques permettant les modifications prescrites.
Les éléments orthopédiques incorporés sont :
- Auxiliaires de déroulement
- Stabilisations
- Eléments incorporés au talon
- Ajustage de la hauteur du talon
- Compensation des inégalités des membres inférieurs
- Eléments incorporés à l’intérieur de la chaussure
- Corrections de la tige
Les barres de déroulement servent à améliorer ou modifier le processus de déroulement. Elles exercent une action sur les surfaces de contact avec le sol, ce qui modifie les surfaces de pas et de sustentation.
Barre normale
La barre normale a pour but principal d’exercer une décharge fonctionnelle sur les articulations métatarso-phalangiennes. La ligne de flexion se situe au niveau de l’axe physiologique de l’articulation métatarsienne. La longueur du pied mécanique s’en trouve à peine modifiée. En fonction de l’orientation de la ligne de flexion, le déroulement s’effectue d’avantage vers l’extérieur ou vers l’intérieur. Un réajustement des talons est normalement nécessaire.
Barre reculée
L’action principale de la barre reculée réside dans une décharge fonctionnelle de l’articulation tarsienne allant jusqu’à, et y compris, l’articulation talo-crurale.
Selon l’effet recherché, la ligne de flexion se trouve plus ou moins loin en arrière des têtes métatarsiennes. La longueur du pied mécanique s’en trouve raccourcie. Un réajustement des talons est normalement nécessaire.
Barre avancée
La barre avancée exerce un effet de levier arrière et, grâce à une tension accrue sur la musculature des mollets, améliore la stabilisation de l’articulation du genou. La ligne de flexion doit se situer au moins sous les premières phalanges des orteils 1 et 2. L’effet de levier arrière peut être augmenté par un renforcement de la semelle.
Barre directionnelle
La barre directionnelle exerce une influence sur la torsion de la jambe, ce qui permet de soulager de façon ciblée les troubles observés au niveau du genou. La ligne de flexion détermine la ligne de déroulement.
Surélévation interne ou externe
La surélévation du bord interne ou externe de la chaussure modifie l’attaque du pas (supination ou pronation). Cette modification exerce une action correctrice statique, évite d’éculer la chaussure et décharge l’appareil ligamenteux situé du côté surélevé.
La surélévation est également souvent utilisée pour décharger les genoux.
Genu valgum : surélévation interne – décharge du condyle latéral ; en même temps, amplification de la rotation externe du genou.
Genu varum : surélévation externe – décharge du condyle médial ; en même temps, amplification de la rotation interne du genou.
Barre papillon
La barre papillon masquée, destinée à la décharge des têtes métatarsiennes particulièrement sensibles, exerce d’abord l’effet de la barre normale. En creusant la première pour y loger un coussinage souple, elle permet en outre une meilleure décharge et le matelassage des têtes métatarsiennes 2 et 3. L’emploi de la barre papillon implique une pleine capacité des têtes métatarsiennes 1 et 5.
Pour éviter que les têtes métatarsiennes 2 et 3 ne s’affaissent encore davantage, on y ajoute toujours un appui rétrocapital.
Pour soigner ou immobiliser une articulation, il faut rigidifier ou stabiliser les parties mobiles de la chaussure, telles que la cambrure ou la semelle.
Rigidification de la cambrure
On appelle cambrure toute partie de la chaussure comprise entre le talon et la semelle. Un assemblage rigide consolide cette zone ainsi que l’attaque du talon. La cambrure évite un affaissement du tarse et permet un déroulement stable.
Rigidification de la semelle
Le renforcement du semelage peut être rendu nécessaire pour des raisons très diverses. Il est indiqué principalement en cas d’arthrose au niveau des articulations du pied et interphalangiennes. La semelle existante est démontée et un cambrion en fibres de carbone ou en matière plastique y est inséré. Elle est également pourvue d’une barre de déroulement adaptée.
Les modifications apportées au talon ont toujours reflété une volonté de varier la forme et la fonction de la chaussure. La fonction orthopédique du talon dépend de sa hauteur, de sa position, du matériel dont il est constitué, et de sa forme.
Talon amortisseur
Le talon amortisseur permet d’absorber la pression au moment de l’attaque du pas, par exemple en cas de douleurs articulaires au niveau du tarse, du genou ou des hanches. Un amortissage de l’attaque du pas est également indiqué en présence d’endoprothèses ou de lésions au niveau de la colonne vertébrale. Les talons amortisseurs sont toujours incorporés des deux côtés.
Talon de déroulement
Le déroulement du talon parallèlement au niveau de l’attaque du pas facilite la première phase du déroulement du pied grâce à un raccourcissement du levier arrière du pied.
Talon prolongé vers l’arrière
Le talon prolongé vers l’arrière allonge le bras de levier arrière du pied. La totalité du pas est ainsi déplacée bien en arrière. On atteint de la sorte un renforcement de l’effet levier en vue de soutenir la musculature du mollet.
Talon compensé
Le talon compensé renforce la cambrure de la chaussure.
L’évasement du talon
L’évasement du talon vers l’intérieur et/ou l’extérieur augmente la surface de sustentation et améliore ainsi la stabilité au sens de l’aplomb. L’ajustage du talon d’aplomb permet d’atteindre un effet semblable, sans augmenter la surface de sustentation.
Ajustage de la hauteur du talon
En cas de limitations de la flexion plantaire ou de l’extension dorsale, on conseille aux patients une certaine hauteur de talon. Cette hauteur de talon doit toujours être exactement la même. A cet effet, la hauteur souhaitée est ajustée au moyen de talonnettes ou d’une surélévation, ou d’une réduction du talon.
Talonnettes des deux côtés
On peut obtenir la hauteur de talon manquante en incorporant dans la chaussure une talonnette, à condition que le type de chaussure soit adapté. Ces talonnettes doivent être intégrées jusque dans la cambrure.
Surélévation du talon des deux côtés
S’il n’est pas possible d’incorporer une talonnette dans la chaussure, la hauteur correspondante est ajoutée au talon.
Compensation des inégalités des membres inférieurs
Pour corriger une différence dans la longueur des jambes, une surélévation dans ou à l’extérieur de la chaussure peut être indiquée.
Talonnette dans la chaussure
Selon le type de chaussure, une talonnette à l’intérieur de la chaussure peut compenser de petites inégalités des membres inférieurs (maximum 10 mm).
Surélévation du talon
Si l’espace disponible dans la chaussure ne permet pas d’insérer une talonnette, les petites inégalités des membres inférieurs sont compensées au niveau du talon.
Surélévation (ou rehaussement) du talon et de la semelle
En cas d’inégalité des membres inférieurs plus importante, la semelle est également surélevée afin d’éviter une surcharge sur l’avant-pied.
Eléments incorporés à l’intérieur de la chaussure
Afin d’éviter les points de pression dans la chaussure, plusieurs corrections orthopédiques peuvent être mises en œuvre à l’intérieur même de la chaussure.
Adaptation de la tige (conformage des points de pression)
Avant le conformage, la chaussure doit être contrôlée sur le pied du patient, afin de pouvoir marquer les endroits devant être conformés.
Trépointe, semelle large
Afin d’augmenter la sustentation et d’améliorer la stabilité au sol, on peut monter une semelle large. Cet élargissement nécessite souvent l’évasement du talon.
Coussin de décharge (capitonnage de la languette)
Une décharge d’exostose au niveau du cou-de-pied peut être réalisée grâce à l’insertion d’un coussin sur la face interne de la languette
Capitonnement en cas de syndrome de Haglund
En appliquant un coussin au niveau des parties du talon indolores soumises à la pression, il est possible de décharger l’exostose volumineuse et sensible à la pression.
Semelle compensatrice intégrée
Les semelles compensatrices peuvent être incorporées dans les chaussures qui n’offrent pas suffisamment de place pour une semelle libre. C’est principalement dans les chaussures orthopédiques de série que sont fixées les semelles compensatrices, afin de créer une décharge supplémentaire.
Fixation d’une bande agrippante
Si en raison d’une paralysie ou d’une raideur, le patient n’est pas en mesure de lacer ses chaussures, un système de fermeture rapide, muni d’une bande velcro par exemple, peut être aménagé.
modèle original
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